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Clem Around The Corner, raconté par Clémence

Clémence André a eu plusieurs vies, ses voyages en Finlande et à San Francisco, la finance au sein d’un grand cabinet et Clem Around The Corner. Elle nous raconte sa quête de sens, nous parle de liberté et de passion. Avec beaucoup d’honnêteté et de transparence elle nous donne son avis sur le phénomène des bloggeurs et les relations marques-consommateurs.

Clémence, une tendance pour 2019 ? Une couleur phare ?
Le Millennial Pink, un rose poudré, doux sans être fade.

Peux-tu nous parler du déclic à l’origine de Clem Around The corner ? Quelle a été ta première vie ? 
J’ai toujours été intéressée, même passionnée par la décoration intérieure. Mais les études m’ont poussée vers un univers bien différent : la finance. J’ai donc travaillé dans un cabinet d’audit international pendant 4 ans environ. Puis, un long séjour à San Francisco m’a permis de me remettre en question et de réfléchir à ce qui m’animait vraiment. J’ai alors créé le blog déco ClemAroundTheCorner.com pour apprendre et partager.

Que représente Clem Around The Corner aujourd’hui ? 
C’est un endroit pour trouver l’inspiration pour que chacun puisse se créer un intérieur dans lequel il se sent bien.

Comment passe-ton de super consultant tiré à quatre épingles à Clem Around The Corner ? Quel a été ton plus grand défi ? Le premier succès que tu as fêté ?
On marche plus vite en basket qu’en talons aiguilles. Mais l’aventure entrepreneuriale est plus complexe que celle de parachuté dans un cabinet qui tourne bien. Le vrai défi a été d’être patient, de prendre le temps et d’accepter que les choses ne s’obtiennent pas en 6 mois. Il y a plein d’étapes à fêter quand on est chef d’entreprise et créateur de contenu : le premier stagiaire, la première embauche, la première photo d’un lecteur qui a réalisé un DIY que l’on avait imaginé pour le blog, les statistiques du blog et les réseaux sociaux qui décollent, le premier livre, le premier salaire aussi !!

Comment définirais-tu ton style déco ?  Peut-on finalement parler d’un style dans la mesure où les tendances changent énormément ?
J’aime justement les intérieurs qui ne répondent à aucune règle sauf celle de l’affecte. J’apprécie quand les styles, les époques, les origines et les budgets se mélangent. En présentant des choses très différentes sur le blog, j’espère que l’on incite les lecteurs à s’approprier la décoration et créer quelque chose à leur image, correspondant à leurs besoins et à leur goût. La déco, pour moi, devrait être comme cela : la table de la grand-mère, la lampe iconique qui nous a couté un bras et des chaises achetées à petit prix.

Quelle est ta pièce préférée ? Ton mobilier ? Plutôt scandinave minimaliste, vintage, charme, mix and match ?
Je suis résolument mix and match. Après, habitant un petit appartement parisien, le minimalisme et la sobriété du style scandinave sont parfaitement adaptés.

Nous achetons tous aujourd’hui nos meubles aux designs plus ou moins standardisés, dans les mêmes magasins. Comment marquer notre différence ? Des adresses à nous recommander ?
Si on aime une collection, je préconise d’en choisir une pièce. Et de patienter pour le reste. Une décoration réussie est une affaire de temps. On peut aussi chiner depuis son canapé pour être certain d’avoir une pièce un peu unique.

Quel a été ton dernier achat déco ?
Un lampadaire chez IKEA. Il est PARFAIT. Il a un socle en marbre, un pied en chêne, un abat-jour en verre et des détails en laiton. Il est plus cher que ce que l’on croise chez le géant suédois mais c’est une pépite. J’ai fait 3 IKEA pour le trouver.

Nous avons tous cet objet de décoration culte qui ne va avec rien d’autre, quel est le tien ? Peut-être un objet fétiche ?
Je ne la possède pas mais je suis une amoureuse inconditionnelle de la Pipistrello. Mais je trouve qu’elle est sublime quand elle est posée à même le sol à distance du canapé. Et mon appartement parisien ne me permet pas une telle configuration. Donc pour le moment elle reste dans un coin de ma tête !

Comment tes contenus et ta manière d’interagir avec ton audience ont-ils évolué depuis le début ?
Au début mon audience était réduite donc les interactions aussi. À l’époque il était possible de commenter les articles et nous discutions principalement là. Mais pour cause de “robots russes” j’ai supprimé les commentaires qui me demandaient trop de temps de modération pour une valeur ajoutée nulle. On a donc naturellement discuté ailleurs : sur les réseaux sociaux. Sur Instagram, en message direct je retrouve mon audience la plus fidèle. Sur Facebook, je discute avec des gens qui ont découvert un article et on un projet défini et ont besoin de plus d’infos. Et depuis peu, sur Pinterest je discute avec une audience internationale car nos contenus sur ce réseau est diffusé dans plusieurs langues.

Quelle est ton audience principale ? Qu’es ce qui les incite à revenir sur Clem Around The Corner ?
Sur le blog, les lecteurs sont en très fortes majorité des femmes et elles ont principalement entre 25 et 45 ans. On les incite à revenir en créant des articles à forte valeur ajoutée, aussi riche en termes de visuels que d’infos.

Te considères-tu comme un influencer ? Si oui, qu’es ce que cela signifie pour toi ?
Je n’aime pas vraiment ce terme qui fait résonner l’idée d’une “manipulation”. J’espère néanmoins que Clem Around The Corner est une source d’inspiration et accompagne les lecteurs dans leur projet de rénovation ou d’aménagement.

Clem Around The Corner peut être considéré comme un media, un peu comme un magazine déco. Quelle est ton utilisation des réseaux sociaux, sachant que ton audience est principalement sur ton site ?
Clem Around The Corner est effectivement un média, comme un magazine déco exclusivement disponible en ligne qui intéresse 250.000 lecteurs par mois ! Les réseaux sociaux sont dans la continuité de notre travail et nous permettent de relayer notre contenu mais aussi d’inspirer différemment. Sur Facebook on partage notre contenu, principalement pour “avertir” que nous avons écrit de nouveaux articles, comme sur la newsletter.

Instagram n’est pas forcément le relai exact de ce qui se passe à l’instant T sur le blog mais plutôt de ce qui nous inspire et ce que nous interpelle à ce moment précis. Sur Pinterest au contraire on prépare le travail pour répondre aux interrogations futures de notre communauté. Il faut qu’ils puissent trouver notre contenu sur Pinterest puis sur le blog quand ils auront une demande et un projet précis.

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2018 fut magique Mon MacBook a volé en éclat, j’ai raté deux avions, taché de peinture mon pull préféré, j’ai perdu au Loto, je me suis cassée le doigt de pied en trébuchant sur une chaise en plein shooting, puis cassée la cheville une semaine plus tard, j’ai été bloquée dans un ascenseur, j’ai renversé un paquet de lentilles, j’ai cherché un Velib pendant des mois, j’ai recommencé 12 fois un truc, j’ai découvert un jour férié que je n’avais plus de café, j’ai oublié de t’appeler pour te souhaiter un joyeux anniversaire, de prendre un collant de secours en cas de drama. Mais j’ai aussi explosé le 10+Millions magique sur Pinterest, fait voler une table, déménagé les bureaux de la ClemATCrew et acheté un appartement parfait. J’ai rigolé à en pleurer, j’ai rencontré et travaillé avec des gens merveilleux, j’ai transformé le couloir de l’immeuble en piscine à boules pour les 10 ans de mon voisin, j’ai pris confiance en moi, j’ai souri quand on m’a proposé une entrée –  de 26 au cinéma, j’ai dit que je reviendrai quand au concours de mon école on a cru que j’étais candidate plutôt que jury. Surtout, je leur ai prouvé que tout était possible. Je n’aurais pas pu sûrement pas clôturer 2017 en pensant que 2018 serait aussi dingue. MERCI, c’était une année trop coule. Spoiler alert: 2019 sera encore meilleure. #joyeuxnoel #noelljf #noel #christmas #merrychristmas

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Peux-tu nous partager des marques ou des campagnes sur lesquelles tu as travaillé et qui t’ont particulièrement plu ?
Avec Maisons du Monde nous avons organisé un concours sur Pinterest. Il fallait que les internautes imaginent la chambre de leur rêve et créent un tableau pour se projeter. Après on a choisi les plus beaux et ils ont été bien récompensé. C’était chouette car l’engagement de chacun était important et c’était très chouette d’être plongé dans les idées des internautes. J’ai aussi créé deux teintes pour une marque de peinture 1825.

Ce fut une belle expérience car elle m’a forcé à m’intéresser au plus près à la couleur. Pendant les mois de réflexion et de création j’ai vraiment porté un regard différent sur les couleurs qui m’entouraient. Après au quotidien, nous produisons des images, des articles, des vidéos pour différents marques et supports. Chaque projet est différent, plus ou moins cadré et c’est toujours très enrichissant de collaborer et de s’imprégner des univers des autres pour créer quelque chose fidèle à nos goûts ainsi qu’aux contraintes d’une collection.

Comment choisis-tu les marques avec qui tu travailles ?
J’aime / je n’aime pas, c’est aussi simple que cela ! Il y a beaucoup de feeling dans ce métier Je suis vraiment passionnée par ce que je fais aujourd’hui alors il est facile de séparer ce que j’aime de ce que je n’aime pas.

Quel a été le plus grand changement que tu as remarqué dans “l’industrie” des influenceurs depuis tes débuts jusqu’à maintenant, et comment t’es-tu adaptée ?
Il y a eu beaucoup de nouveaux entrants à la fois côté influenceurs et annonceurs voulant collaborer. Ça a mis un coup de pied aux “anciens” pour faire mieux, aller plus loin et se réinventer. C’est le bon côté. Mais il y a eu aussi un peu de triche, et des abandons regrettables… Tout a été fait dans la précipitation sans que l’on prenne toujours le temps de se connaître et de se comprendre, engendrant alors quelques déconvenues, frustrations… Mais c’est pour mieux repartir, j’espère !

Nous disons que l’influence marketing apporte de l’authenticité aux marques, ce qui est paradoxale lorsque nous voyons la massification des influenceurs…
Effectivement, “l’influencer” est à la base un monsieur tout le monde alors son discours sincère a beaucoup de valeur pour tous. Ils parlent à de nombreuses personne et distille un discours honnête, donc le conseil est plus valorisé, la conversion plus évidente.

Dans la vraie vie, la bousculade de l’influence marketing a incité certaines personnes à parler de tout et n’importe quoi et les marques ont profité de ces panneaux publicitaires pas chers du tout. Au final tout le monde y perd. Alors ça ne peut pas durer et l’écrémage a déjà commencé. Il faut mieux une bonne campagne que 10 mauvaise.

Donc tout le monde doit prendre le temps, sélectionner ses partenaires qui peuvent différer d’une opération à l’autre. Par exemple, je connais les forces et les faiblesses de Clem Around The Corner, et on ne vient pas toujours me voir avec une proposition adaptée à cela. Si on accepte tout le monde sera mécontents…

Comment créer une conversation authentique entre marques et consommateurs ?
L’influencer avait ce rôle qui a été un peu décrédibilisé mais je crois vraiment que l’influence marketing reste un bon moyen de communiquer si tout le monde joue carte sur table : partenariat choisi, adéquation « produit-annonceur-campagne-influenceur ». L’influencer informe et fait connaître, comme la presse traditionnelle. Une fois sur le site, il y a ibbü qui est dans la continuité de cette démarche d’achat réfléchi.

L’expert se positionne alors comme le bon copain averti sur le sujet qui nous intéresse à ce moment-là. Il n’a aucun intérêt à mettre un produit en avant plutôt qu’un autre. Il guide donc honnêtement le client. C’est cette authenticité qui fait toute la valeur du service pour le distributeur et le client.

Parles-nous de ton expérience avec ibbü ? 
Avant ibbü, je croyais avoir quelques bases en bricolage. Alors, sans pression, j’ai passé le test pour devenir expert Leroy Merlin… échec déplorable mais c’est tout à l’honneur de la plateforme. Le niveau d’expertise est vraiment élevé assurant ainsi la qualité des conseils donnés. Je suis tout de même expert Leroy Merlin pour la déco et les rangements ! J’ai reçu des questions concernant la propriété de certains produits “peut-on le laisser à l’extérieur” et des choix plus esthétiques tels que des assortiments de couleurs, de conseils matières…

Tes gros projets 2019 ? 
Des podcasts et deux ebooks pour aller plus loin et accompagner les lecteurs différemment.

Tu as tout quitté pour vivre de ta passion, quels conseils peux- tu partager à ceux qui hésitent encore et qui attendent le bon moment ? 
Ne pas attendre ! Se jeter à l’eau, tenter l’aventure, travailler beaucoup pour donner toutes ses chances à son projet.

 Lightning Round  

Jaune canard ou rose pastel ? 
Rose pastel sur un canapé en velours, jaune moutarde pour un mur
La Maison France 5 ou D&Co ? Valérie Damidot ou Sophie Frajani ? 
Je ne regarde pas la télévision….
Boulettes suédoise ou Hot dog ? 
Boulettes suédoise évidemment !
Five guys ou le Big Fernand ? 
Five guys pour le milkshake Oréo
Ta musique du matin ? 
Nobody but you de Sander W.
Montagne ou mer ? 
Montagne
Café ou Thé ? 
Café chez moi, thé au bureau


 

Last modified: février 27, 2019